Retour sur la cérémonie du 11 novembre :
Hier matin, comme chaque 11 novembre, nous étions réunis devant le Monument aux Morts d’Eymoutiers puis devant les stèles pour commémorer ensemble l’Armistice de 1918 et rendre hommage.
Merci aux porte-drapeaux, aux pompiers volontaires, à la commandante de la compagnie de gendarmerie départementale, cheffe d’escadron Lahrifi, aux gendarmes, aux principal, enseignants, élèves du collège Georges Guingouin (lecteurs et chanteurs), des écoles Joséphine Baker, aux membres de l'ANACR Eymoutiers, aux élus, aux familles présentes, aux photographes, à nos concitoyens, à toutes les personnes présentes pour partager ce moment.
Merci particulièrement aux choristes du collège Georges Guingouin pour la Marseillaise chantée avec fierté.
Nous avons également rendu un hommage appuyé aux porte-drapeaux, et tout particulièrement à Paul, dont la fidélité et le dévouement depuis 35 ans forcent le respect et l'admiration.
Cette journée de commémoration s’est prolongée devant les stèles de la Bibliothèque, de la Condamine, de Farsac et du Buchou, puis autour du verre de l’amitié à la Mairie.
Une journée de mémoire. Une journée de transmission. Une journée pour rappeler que la Paix n’est jamais acquise.
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Discours de Madame le Maire
Aujourd’hui, devant ce monument aux morts, nous commémorons l’Armistice, la signature de la Paix.
Il y a cent sept ans, ce jour-là, à cette heure-ci, les armes se taisaient enfin, mettant un terme à plus de quatre années d’une guerre totale, qui fit des millions de morts, de blessés, de mutilés, de disparus.
Ce jour-là, la France entière s’est figée dans un immense silence, un mélange d’épuisement, de soulagement et de recueillement.
Mais si les canons se sont tus, la douleur, elle, ne s’est jamais effacée.
Maudite soit la guerre.
Chaque village, chaque hameau, chaque famille portait alors le deuil d’un fils, d’un père, d’un frère… souvent plusieurs.
Le 11 novembre est devenu le symbole d’un hommage collectif à tous les morts pour la France, quels que soient les conflits, quels que soient les uniformes.
De 1914 à nos jours, des générations d’hommes et de femmes se sont levées pour défendre notre pays, notre liberté, nos valeurs.
À Eymoutiers, cette mémoire est vivante.
Nos stèles, nos plaques, nos cérémonies racontent l’histoire d’un peuple courageux et digne.
À travers ces cérémonies, nous ne regardons pas seulement vers le passé. Nous regardons aussi vers l’avenir.
Car la paix, nous le savons, n’est jamais acquise.
Elle se construit jour après jour, dans le respect, dans la solidarité, dans le dialogue entre les peuples.
Aujourd’hui encore, alors que l’Europe vit sous la menace des armes, chaque pays se prépare au pire. La guerre fait rage aux portes de nos frontières en Ukraine et d’autres conflits déchirent le monde : au Proche-Orient, au Yémen, au Soudan, au Congo en autres…
Le mot Paix résonne plus fort que jamais.
La paix n’est pas un état, c’est un effort, une vigilance, une exigence morale de chaque instant, de chaque mot prononcé.
C’est ce que l’on décide de bâtir ensemble, quand le monde semble vouloir se déchirer.
Et elle commence ici ou ailleurs— dans nos villages, dans nos assemblées, dans la vie quotidienne.
Nous voyons aussi combien nos démocraties sont fragiles.
Les discours de haine, la désinformation, la peur de l’autre, les divisions qui s’enracinent menacent les fondements mêmes du vivre-ensemble.
Or les leçons de l’Histoire sont claires : chaque fois que l’on laisse grandir la méconnaissance, l’indifférence, l’exclusion, le mépris, la guerre revient, par d’autres chemins.
C’est pourquoi nos commémorations ne sont pas des habitudes, ne sont pas des jours fériés, mais des actes de conscience collective, de devoir de mémoire, de citoyenneté.
Elles rappellent que la mémoire protège, qu’elle éclaire les temps troublés, et qu’elle nous oblige à choisir :
la fraternité plutôt que le repli,
la vérité plutôt que la haine,
la démocratie plutôt que la violence.
Chers élèves, chère jeunesse,
C’est à vous que revient désormais la responsabilité de faire vivre cette mémoire.
De transmettre, de raconter, d’interroger.
De ne jamais oublier que derrière chaque nom gravé sur ce monument, il y a un visage, une histoire, une vie fauchée trop tôt.
Souvenez-vous : la paix n’est pas une évidence.
Elle est un choix.
Un courage.
Un combat à renouveler sans cesse.
Et ce combat, aujourd’hui, se mène aussi contre l’indifférence, contre les injustices, contre toutes les formes de fanatisme et de haine.
En ce 11 novembre 2025, rendons hommage à toutes celles et tous ceux qui ont donné leur vie pour que nous puissions vivre libres... et exigeants.
Le Prix Nobel de littérature en 1915, Romain Rolland, a résumé le tout en une phrase : “La guerre, c’est la défaite de la pensée.”
Puissions-nous, par notre raison, notre engagement, notre solidarité, notre humanité, être dignes de cet héritage.
Dans un monde troublé où la paix semble vaciller, faisons nôtre cette mission simple et essentielle : rester debout, ensemble.
Vive la République,
Vive l’Europe des consciences et de la paix,
Vive la France, debout et fraternelle.
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* Avant de conclure cette cérémonie, permettez-moi d’ajouter un moment particulier, chargé d’émotion et de reconnaissance pour la commune.
Nous avons aujourd’hui l’honneur de distinguer l’un de nos porte-drapeaux les plus fidèles, Paul Machefer pour 35 années de service au sein des cérémonies patriotiques de notre commune.
Depuis trente-cinq ans, il porte avec constance et dignité le drapeau tricolore, symbole de notre République, de notre Histoire et de la mémoire de celles et ceux qui ont donné leur vie pour la France et pour Eymoutiers.
Son engagement, sa présence à chaque commémoration, quelles que soient les conditions, témoignent d’un profond attachement aux valeurs de la Nation et à la fraternité entre générations.
C’est un geste humble et noble à la fois — car porter le drapeau, c’est porter un héritage.
C’est rappeler, par sa simple présence, que la mémoire vit tant que des femmes et des hommes la font vivre.
Aussi, au nom de la commune d’Eymoutiers, j’ai le grand plaisir de lui remettre aujourd’hui la médaille d’honneur pour 35 années de service en qualité de porte-drapeau et la médaille de la commune.
Je vous invite toutes et tous à vous joindre à nous à 12h en salle d’honneur de la mairie, pour partager un moment convivial en son honneur et prolonger ensemble cette belle cérémonie de mémoire et de reconnaissance.