«Il naquit à Limoges le 29 décembre 1733. Dès sa jeunesse, son ardeur pour l’étude et un goût naissant pour la poésie le firent distinguer parmi ses condisciples. Destiné à l’état ecclésiastique, il entra au grand séminaire de Limoges, et fut ordonné prêtre le 20 mai 1758. Il fut ensuite vicaire à Roussac, Veyrac et Saint-Jean-Ligoure. Il remplit les fonctions de ce ministère de paix jusqu’à l’époque où les connaissances étendues qu’il avait acquises, l’irréprochable régularité de sa conduite et l’estime que lui attirèrent les qualités de son esprit et de son cœur l’appelèrent à la place de principal du collège d’Eymoutiers, qui jeta sous sa direction un éclat dont il n’a plus brillé depuis. De 1778 à 1790, il se livra au charme entraînant de la poésie, et c’est de cette époque que datent ses meilleures pièces dont quelques-unes sont restées dans la mémoire de tous les gens de goût. Après les événements malheureux qui changèrent la face de la France et ramenèrent l’abbé Richard à Limoges, où il fut emprisonné à La Règle, celui-ci laissa encore échapper de sa plume facile quelques pièces légères, entre autre des compliments, mais celles-ci se ressentent des souffrances endurées par l’auteur pendant la période révolutionnaire, de ses infirmités et de son grand âge. »
«Extrait de F. Richard, Poésies en patois limousin et en français, 3ème édition, Vve Ducourtieux, éditeur, 7 rue des Arènes, 1899».
Avant de mourir à Limoges, le 14 août 1814, il avait composé ainsi son épitaphe :
Ci-gît un poète joyeux
Qui n’aima jamais l’épigramme.
Passants intercédez les cieux
Pour le repos de sa pauvre âme
Il a écrit un poème burlesque de plus de 2000 vers, en quatre chants, Lou Roumivage de Lionou (le pèlerinage de Léonard) et composé, en dialecte limousin, des contes, des fables imitées de La Fontaine, des poésies religieuses et des chansons qui assurèrent sa réputation.
Notre pitito barjero»
Visa di sou ei
L’espri que luqueto
Qu’ei un vrai plosei
De l’ovi quan lo joqueto»