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LA COLLEGIALE SAINT-ETIENNE

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La collégiale d’Eymoutiers était à l’origine l’église du chapitre des chanoines et réservée à leur usage. Construite sur l’ancienne église d’un monastère carolingien, il subsiste une partie romane avec le clocher du XI ème . Au XV ème , le vaisseau gothique remplace la nef romane détruite par les envahisseurs. Autrefois, on pouvait remarquer, à la croisée du transept, un petit campanile en bois, recouvert d’un toit. Il a disparu lorsque les toitures des parties romanes et gothiques ont été remises au même niveau vers 1907.

La tradition veut qu’un monastère ait été fondé sur le tombeau de saint Psalmet. Au X ème siècle, Hildegaire, évêque de Limoges, aurait construit cet édifice religieux et y aurait installé des moines suivant la règle de saint Nicolas de Nurci. Au XI ème , son successeur, Alduin aurait réformé leur règle et créé le chapitre des chanoines. Ledit chapitre et l’évêque de Limoges avaient sur Eymoutiers des droits seigneuriaux distincts. Le premier avait château, fours et moulins banaux, justice et police sur sa châtellenie. Sur leur juridiction, les chanoines avaient des droits similaires et la haute justice.

Le chapitre avait de nombreux revenus en argent et en nature sur beaucoup de paroisses environnantes. Il avait des charges et devait entretenir notamment un important personnel ecclésiastique. Il passa de 30 chanoines au XIII ème à 16 au XV ème pour être formé, en 1790, d’un prévôt, d’un théologal et de 12 chanoines. A la fonction de prévôt était attachée une manse accompagnée de revenus en argent et en nature, mais aussi de charges envers l’évêque et le chapitre.

L’église primitive, ruinée par les Anglais, la construction de la partie gothique put, au XV ème siècle, être menée à bien grâce aux aumônes et aux dons de la famille royale.

Le clocher date de la fin du XI ème .

Il se compose de trois étages carrés élevés au-dessus du rez-de-chaussée. Au premier étage se trouve une belle salle couverte d’une coupole. Le deuxième, à arcatures munies d’abat-son, abrite les cloches et le troisième, simple plate-forme, a été ajouté au XV ème , peut-être comme fortification. Le toit est couvert en bardeaux de châtaignier et la question reste posée de savoir si une flèche avait été prévue.

A l’ouest, au niveau du premier étage, on peut voir un fronton triangulaire, trace du pignon d’anciens bâtiments. A gauche du clocher, au-dessous du toit, le mur est percé d’ouvertures rectangulaires qui pourraient faire penser que la Collégiale d’Eymoutiers aurait pu être intégrée dans le système de défense de la ville. Les avis sont partagés comme sur celui de la provenance des pierres utilisées pour la construction de l’édifice. D’où viennent les quelques blocs de porphyre inclus dans le mur nord ?

Du haut de ses 35 mètres, le clocher domine la ville et continue de faire de sa haute silhouette le symbole de notre cité. Après la construction du dernier étage, l’édifice était devenu trop lourd et il fallut le consolider à sa base en doublant le mur, ce qui peut faire penser, à tort, à une fortification. Le clocher a subi l’outrage du temps et le mur ouest fut endommagé le 21 janvier 1645 sous « l’action d’un vent impétueux soufflant du midi ». Plus près de nous, d’autres dégâts seront faits par un violent orage. Depuis le début du siècle, quelques modifications lui ont été apportées comme la réparation du fameux mur ouest, le remplacement en 1925 des abat-son en bois par des abat-son en ciment et, en 1931, l’installation de l’horloge électrique, en remplacement d’une plus ancienne actionnée par des poids en pierre. Enfin la girouette a cédé sa place à un coq en cuivre, fabriqué et mis en place par M. Gaston Martinet.

L’entrée de l’église se fait par un grand portail du XIII ème , de style limousin, percé dans le pignon sud du transept. Il comporte trois voussures qui sont séparées par une frise de colonnettes sur lesquelles elles s’appuient.

Au-dessus du portail, une corniche repose sur huit modillons romans qui sont peut-être des restes de l’ancienne église.

La façade est percée d’une superbe rose gothique ornée de vitaux et surmontée d’une fenêtre rectangulaire ayant pu servir au guet.

Poussons le lourd battant du portail et pénétrant dans l’église.

On est d’abord frappé par l’opposition entre la sombre partie romane et la luminosité du chœur gothique. Cette partie du XV ème siècle est composée d’une nef de 10 mètres de large et de 16 mètres de haut, flanquée de deux collatéraux de 6,70 mètres de large et de 13 de haut. Le vaisseau gothique est décoré de remarquables vitraux du XV ème , classés Monuments Historiques et considérés comme faisant partie des plus beaux du centre de la France.

Y sont représentées des scènes religieuses et de la vie des saints, notamment de celle des élus limousins comme saint Psalmet, des scènes civiles où figurent le portrait et les armes des donateurs ou la confrérie de Saint-Psalmet.

Ces vitraux sont une source importante de documentation pour les costumes de cette époque.

De chaque côté du chœur, les rangées de stalles en chêne du XVI ème siècle possèdent des miséricordes permettant aux chanoines de s’asseoir pendant les offices, tout en ayant l’air d’être debout.

Les voûtes des travées possèdent des traces de peintures anciennes. Les clés de voûtes sont également peintes.

Enfin, dans les collatéraux, se trouvent trois superbes portes en gothique flamboyant.

Dans le chœur, le maître-autel a succédé à un retable en bois que les chanoines avaient fait exécuter par le sculpteur tulliste Jean Mourel en 1666.

La collégiale d’Eymoutiers possède de nombreux objets classés. Parmi ceux-ci, on peut voir une toile du XVII ème représentant sainte Thérèse d’Avila. Le trésor renferme aussi une croix reliquaire à double travée du XIIIe et provenant de l’abbaye de Grandmont. Elle est ornée d’émaux et porte deux cabochons à intailles représentant des divinités de la mythologie grecque dont Cérès. Enfin, à côté du chœur trône un superbe aigle-lutrin en bois sculpté du XVII ème .

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